
Bon sang que ça fait du bien de découvrir une série autrement formatée qu’à l’américaine !
Je n’ai rien de particulier contre les productions américaines dans l’absolu, il y en a de très bonnes, le souci étant que même quand ils essaient de faire sale, les Américains finissent toujours sombrer soit dans l’outrance soit dans le faux-sale auquel il est impossible de croire. Et pour nous Européens, ça a toujours quelque chose d’agaçant. Chez nos voisins Italiens, c’est un peu l’inverse. Leur cinéma a toujours été au minimum plein de corps tordus transpirants, de tronches impayables et de crasse dans les coins. Plus incarné, plus tangible.
Bang bang baby est donc une série italienne, une histoire qu’on pourrait présenter sans que ça soit faux comme le rite initiatique d’une jeune fille vers le statut de femme, même si vous pouvez préférer n’y voir qu’une histoire de mafia. Parce que si Andrea Di Stefano utilise les clichés éculés des films mafieux, c’est uniquement pour en faire tout autre chose, renouvelant dès lors le genre. Et c’est réjouissant. On plonge dans les années 80 mais pas à la façon d’une autre série qui se vend sur la base de la nostalgie. On n’essaie pas de faire un « à la façon de », on digère l’esthétique 80’s pour mieux la sublimer. Les couleurs flashy de cette époque en sont la lumière. Barry Lyndon fut tourné à la lueur des bougies, Bang bang baby est filmé à la lumière des néons. La bande son regorge de face B oubliées et je ne crois pas qu’il existe une technique de cadrage qui n’ait pas été utilisée dans cette série. En résumé : c’est talentueux et intelligent.
Et c’est tout de même outrancier, sinon, ça ne serait pas italien.
Foncez, c’est vraiment une excellente série !