Superstore

Même s’il est souvent balayé d’un revers de main méprisant, j’adore le format sit-com : c’est court et sans fanfreluche, on pose très vite un contexte, on ne s’y secoue pas la nouille sur des effets visuels aussi complexe qu’inutiles, on caricature et on va à l’essentiel ; c’est un exercice de style vraiment intéressant.

Et si l’auteur est bon, le spectateur peut alors avoir des surprises et découvrir que sous des abords rigolos se cache (à peine) un propos aussi pertinent que violent. C’est le cas de Superstore, créé par Justin Spitzer (The Office).

Nous découvrons ici les employés d’un supermarché à travers l’œil d’une caméra unique. Comme dans toute série de ce type, il y aura des histoires d’amitié, des amours et des rivalités, mais ça n’est pas l’essentiel. Épisode après épisode, on s’attaque surtout certes à la grande distribution mais surtout à la violence du monde du travail. Tout y passe, des mesquines humiliations aux pressions anti-syndicales en passant par l’exploitation des immigrés sans papier ou de l’image des travailleurs handicapés.

Alors même que la forme générale est d’une grande légèreté, Superstore est en réalité un distributeur de baffes salutaires.

À propos de Tagrawla Ineqqiqi


4 responses to “Superstore

  • Le Monolecte

    Quelle coïncidence : c’est la série que je mate en ce moment entre midi et deux et je la trouve exactement comme tu la décris. À la fois gentille (il y a de l’amour pour ses personnages d’exploités du bas de l’échelle) et féroce, avec sa description sans fards du système capitaliste à broyer les humains.
    J’adore les micro-séquences détachées du récit principal où tu vois des clients faire des trucs absurdes ou nazes ou dégueux… et comme tu as déjà eu plusieurs jobs de merde, tu sais que ce n’est pas inventé.

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    Merci beaucoup pour ce conseil série ! Effectivement c’est bien corrosif et mignon à la fois…

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