Un Chinois à la FAO et le sens des priorités

Je n’arrive pas à m’en remettre, d’autant que par ailleurs quasiment tout le monde s’en fout : c’est Qu Dongyu, le vice-ministre de l’agriculture chinois, qui a été nommé à la tête de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

La Chine est un pays dont l’agriculture et l’élevage ne cessent de créer d’innommables problèmes sanitaires. A force de tuer leurs gosses avec leur poudre de lait dégueulasse, ils ont fini par préférer importer de la poudre de lait française. On ne compte plus les problèmes sanitaires graves dans leurs élevages de cochons. Leurs élevages de vaches qui font de 10 000 à 100 000 têtes (non, je ne me trompe pas dans le nombre de zéros) ont irrémédiablement pollué des surfaces de culture et des nappes phréatiques. Toutes les transmissions de grippe aviaire à l’humain de 2014 à aujourd’hui se sont produites en Chine – on en compte des dizaines sur le site de l’OMS. Et pour arranger les choses, le nouvel arrivant à la FAO promet de travailler main dans la main avec Bayer. Et tout ça dans un contexte où la Chine peinant à produire assez pour elle-même achète plus ou moins proprement des terres agricoles dans le monde entier, y compris chez nous.
Dans un tel contexte, un vice-ministre de l’agriculture chinois à la tête de la FAO devrait au minimum faire flipper tout le monde. Mais non. Un article ici et là, et c’est tout. Pire, en France, où l’agriculture est une des moins crades du monde n’en déplaise à nombre de mes compatriotes, on focalise sur une vingtaine de vaches à hublot plutôt que de regarder en face ce qu’on va se prendre dans la gueule avec cette nomination.

Pour rappel, parmi les rôles de la FAO, il y a :

– harmoniser les normes dans les domaines de la nutrition, l’agriculture, les forêts et la pêche.
– conseiller les gouvernements.
– développer le Codex alimentarius, système de normalisation internationale en matière alimentaire.

Presque rien : juste un poids énorme sur ce que nous mangerons demain.

À propos de Tagrawla Ineqqiqi


2 responses to “Un Chinois à la FAO et le sens des priorités

  • Lefayot

    Flippant, effectivement. Un peu comme si un fabricant de centrale à charbon devenait M. Réchauffement Climatique.
    Je savais pas pour la qualité de l’agriculture française et comme c’est ton taf, tu dois parler de ce que connais.
    Très agréable, au passage, d’entendre une voix hétérodoxe, pas celle du/de la gauchiste lambda qui tape là où on lui dit de taper.

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