Monsieur Palomar, un tout petit très grand livre.

Monsieur Palomar est certain qu’on peut découvrir les mystères de l’univers dans les détails qui nous entourent. Alors à chaque chapitre, Monsieur Palomar observe et Italo Calvino nous déroule le fil de sa pensée avec toute la poésie et toute la tendresse teintées d’humour dont il est capable, et il est capable d’énormément.

Monsieur Palomar observe les vagues sans réussir à en tirer de conclusions définitives, il n’est pas homme à trancher définitivement. Il croise une femme nue sur la plage et souhaiterait lui signifier son respect d’un simple regard, mais Monsieur Palomar n’est vraiment pas doué dans les interactions avec ses congénères. Il passe beaucoup de temps à observer les étoiles, à écouter le chant du merle, à observer les toits de Rome, mais ses observations lui laissent souvent plus de questions encore. A la boucherie, il questionne notre rapport à la mort des animaux, et c’est beau et d’une rare pertinence.

Monsieur Palomar n’est pas un roman, même pas un recueil de nouvelles, c’est un superbe objet littéraire, ciselé avec art et parfait à découvrir en ces temps déprimants : c’est une bulle de douce intelligence qui ferme momentanément la porte à la laideur extérieure. C’est du grand Italo Calvino que je range dans ma bibliothèque à côté de Jorn Riel : les deux auteurs n’ont absolument rien de semblable, si ce n’est qu’ils font du bien avec beaucoup d’intelligence et qu’on les relit de loin en loin parce qu’on ne s’en lasse jamais.

À propos de Tagrawla Ineqqiqi


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